68e Commission des Stupéfiants à Vienne du 10 au 14 mars 2025
Publié le 17/03/2025
A l’initiative de la France : adoption de la première résolution sur l'impact environnemental des drogues
C’est une première : l’impact des drogues sur l’environnement a fait l’objet d’une résolution portée par la France en collaboration avec le Brésil, le Maroc et d'autres États membres de l'UE. Son adoption à la quasi-unanimité témoigne d’un intérêt incontestable pour cet enjeu. C’est la première fois que le sujet de l’environnement s’inscrit dans une résolution de l’ONUDC. Le vote de cette résolution marque l’aboutissement de trois ans de mobilisation de la MILDECA et représente un beau succès pour la France dans un contexte international incertain.
La France résolument engagée dans la lutte contre les défis mondiaux liés aux drogues
C’est ce qu’a souligné le Dr Nicolas Prisse, lors de l’ouverture de la 68e session de la Commission des Stupéfiants à Vienne. Aux côtés de l’Ambassadrice Delphine Hournau Pouëzat et de l’ensemble de la délégation française, le président de la MILDECA a souligné les défis mondiaux à relever face à une augmentation de la production et de la consommation de cocaïne et de drogues de synthèse, qui s’accompagne d’une montée des menaces sécuritaires et sanitaires, ainsi que de la puissance croissante des groupes criminels qui déstabilisent certains territoires et recrutent même des enfants.
Alors même que le Gouvernement et le Parlement français élaborent actuellement des outils législatifs puissants nécessaires pour renforcer la lutte contre la criminalité organisée, la France continue de promouvoir une approche équilibrée en accentuant également ses efforts en matière de prévention, de soin, d'accompagnement, de réduction des risques et des dommages sociaux, tout en respectant les droits de l'Homme. Partageant les constats sur la baisse des usages de produits psychoactifs chez les plus jeunes, grâce à des efforts significatifs en matière de prévention, Nicolas Prisse a appelé tous les pays à renforcer leur coopération pour lutter contre la production et le trafic de drogues, et à partager des données probantes sur la prévention et les traitements.
Une approche holistique pour lutter contre la consommation de stimulants
Le 11 mars, lors d'un événement parallèle initié par la Norvège, le président de la MILDECA a exprimé sa préoccupation croissante concernant la consommation de stimulants. En France, la cocaïne est devenue la deuxième drogue illicite la plus consommée, avec près de 10 % des adultes l'ayant expérimentée. La hausse de la consommation de dérivés comme le crack et de produits de synthèse a des conséquences importantes sur la santé publique, avec une augmentation des recours aux urgences liés à la consommation de cocaïne.
Pour faire face à cette situation, la France adopte une approche multidimensionnelle, combinant lutte contre l’offre, prévention, soutien social, psychologique et médical. Des programmes spécifiques, tels que le programme ASSORE pour l'hébergement des consommateurs de crack à Paris et TAPAJ pour la réinsertion par le travail, montrent des résultats prometteurs. La France soutient également l'initiative ScaleUp de l’ONUDC, avec un financement de 180 000 € en 2024, visant à partager les meilleures pratiques et à stimuler la recherche sur la prise en charge des troubles liés à l'usage de stimulants.
Une politique de prévention orientée prioritairement vers les jeunes
Le 12 mars, à l’occasion d'un événement parallèle organisé par les Pays-Bas, le Dr Prisse a rappelé que les drogues et les conduites addictives représentent des défis majeurs en matière de santé, de sécurité et de coût social. La politique française de prévention se concentre sur trois axes : dénormaliser l'usage de drogues, retarder l'âge des premières consommations et réduire le nombre de consommateurs. Cette politique cible particulièrement les enfants et les adolescents, dont le cerveau est en maturation jusqu'à 25 ans, rendant ces jeunes plus vulnérables aux substances toxiques.
Les programmes de prévention axés sur le renforcement des Compétences PsychoSociales (CPS) et la diffusion d’informations sur les risques comme l’action dans différents milieux de vie (famille, école, travail) jouent un rôle crucial.
Au cours d’un évènement parallèle organisé par la Slovénie sur la prévention, Laura d’Arrigo, conseillère diplomatique de la MILDECA, a également présenté le dispositif LIMITS, lancé pour limiter l’implication des mineurs dans trafics de stupéfiants (LIMITS). Ce dispositif repose sur un diagnostic local partagé, des actions ciblées pour les mineurs, un soutien aux familles et une coordination des acteurs locaux. En 2024, la MILDECA a accompagné 15 communes avec un financement de plus de 2 millions d'euros provenant des avoirs criminels confisqués, montrant des résultats prometteurs. Un nouvel appel à projets de même nature a été lancé pour 2025.