Dépendance à la cocaïne : un film d’animation produit par la MILDECA pour interroger ses consommations
Publié le 06/05/2024
La cocaïne est une drogue stimulante dont la consommation a doublé entre 2010 et 2017. En consommer expose à de nombreux risques pour la santé, avec parfois des conséquences dramatiques. Parce que ces risques sont encore trop méconnus, ce produit continue de bénéficier d’une image positive alors même qu’il n’existe à ce jour aucun traitement de substitution. Dans ce contexte, la MILDECA publie ce jour un film d’animation dont l’objectif est d’informer le public, les usagers et leur entourage sur la dangerosité à consommer de la cocaïne et sur la dépendance qu’elle induit. Il entend inciter le consommateur à interroger sa propre consommation et sa relation au produit, et demander de l’aide.
L’augmentation du nombre de consommateurs s’explique en partie par un manque d’information sur les risques liés à la consommation de la cocaïne, une plus grande disponibilité du produit, une pureté de plus en plus élevée, une tendance à la baisse du prix mais aussi parce que la cocaïne est encore trop fréquemment perçue comme énergisante, un « booster » de performance intellectuelle, physique et/ou sexuelle qu’on arrête de consommer quand on veut. Pourtant, les risques sanitaires sont réels et encore trop méconnus avec une dépendance possible et des effets somatiques associés pouvant apparaître dès la première prise ou pour un usage occasionnel. Malheureusement, il n’existe aucun traitement de substitution à ce jour, seules certaines approches médicamenteuses associées à des thérapies psychiatriques, psychologiques et sociales, semblent prometteuses.
- Les complications médicales liées à la consommation de cocaïne ont été multipliées par 6 entre 2010 et 2016.
- La consommation de cocaïne est responsable d’une augmentation de 17% des recours aux urgences entre 2022 et 2023 et de 10 000 hospitalisations par an.
- Elle multiplie par 24 le risque de crise cardiaque 1 heure après la prise
- Tout accident vasculaire cérébral chez un sujet de moins de 50 ans sans antécédent doit faire évoquer un usage de cocaïne.
La cocaïne est, à tort, encore associée à la fête, aux milieux aisés et urbains alors que sa consommation touche de plus en plus de personnes, dans toutes les catégories socio-professionnelles, y compris en milieu rural. Enfin, au-delà des aspects sanitaires, les impacts sur la vie quotidienne des consommateurs sont réels, avec des risques de marginalisation et de mise en péril de la stabilité professionnelle et personnelle.
Rappel des risques
- Le risque de dépendance et les effets somatiques associés à la prise de cocaïne peuvent apparaître dès la première prise ou pour un usage occasionnel.
- Les effets varient beaucoup d’une personne à l’autre en fonction du contexte, de la quantité de produit, de la qualité et du mode consommation qui influence la durée des effets.
- Sa consommation peut entraîner de nombreuses complications sévères pouvant aller jusqu’au décès : troubles neurologiques, cardiologiques ou vasculaires, respiratoires, psychiatriques, infectieux, dermatologiques, ORL, etc.
Quelques chiffres*
- La production mondiale de cocaïne a doublé entre 2014 et 2020, et a atteint le niveau record de 2 304 tonnes en 2021.
- 27,7 tonnes de cocaïne ont été saisies en France en 2022, soit 5 fois plus qu’il y a dix ans.
- 65€ c'est le prix moyen du gramme de cocaïne en 2022 (70€ en 2018). 1gr de cocaïne = 5 à 10 prises ou « rails ».
- 72% c'est le taux moyen de pureté de la cocaïne en 2022 (contre 46% en 2011).
- 1,4 % des jeunes de 17 ans avaient déjà expérimenté la cocaïne en 2022 (2,8% en 2017)
- 5,6% des 18-64 ans (4 fois plus en 20 ans) avaient déjà expérimenté la cocaïne en 2017.
Plus de 10% des 26-34 ans ont déjà expérimenté la cocaïne en 2017.
* Sources : Rapport mondial sur les drogues 2023, ONUDC ; OFAST 2021 ; INPS 2020 ; Drogues, chiffres clés, OFDT, Juin 2019 ; Résultats de l’enquête ESCAPAD 2022, OFDT, 2023 ; Tendances n°128, OFDT, SPF, 2018 ;
Focus sur le crack
Le crack, appelé encore cristaux ou cailloux est de la cocaïne « basée », c’est-à-dire que la cocaïne est additionnée d’un produit basique. Le produit obtenu est chauffé pour être inhalé, on parle alors de « fumer du crack ». Parce qu’ils l’appellent « freebase » ou « cocaïne fumée », de nouveaux usagers ne pensent pas consommer du crack. De récentes observations font état néanmoins d’une diffusion du crack auprès d’usagers mieux insérés socialement et dans tout le territoire. Depuis de nombreuses années, les usagers sont majoritairement des hommes très désocialisés ou des jeunes précarisés, principalement en région parisienne et dans certains départements d’outre-mer.
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