Journée mondiale de la terre : comment les drogues détruisent la planète

Publié le 18/04/2023 - Mis à jour le 21/04/2023

A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, la MILDECA revenait sur la pollution des fleuves et des océans, engendrée par le tabac et les drogues. Le 22 avril, Journée mondiale de la terre, faisons un focus sur l’impact désastreux et souvent irrémédiable des drogues sur l’environnement : empreinte carbone, déforestation ou encore de consommation d’énergie ou d’eau et gestion des déchets.

L’impact des drogues sur l’environnement est encore méconnu mais pourtant considérable. Dans un contexte d’urgence climatique, il devient difficile de fermer les yeux face à cette problématique. La MILDECA s’est saisie de ce sujet en 2021, en impulsant une recherche de l’ONUDC sur ces phénomènes. Elle a en outre porté ce sujet dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, au premier semestre 2022. Si convaincre ceux qui font commerce de ces produits reste très difficile, informer les usagers peut contribuer à une prise de conscience.

L’industrie du tabac est l’une des plus polluantes

Au-delà des 75 000 décès par an liés à la consommation de tabac, la fabrication et l’usage des produits de tabac, y compris la cigarette électronique, sont dangereux pour nos écosystèmes :

  • 84 millions de tonnes de CO2.
  • 7 000 produits chimiques rejetés.
  • 600 millions d’arbres abattus.
  • 200 000 hectares de terre détruites soit près de 280 000 terrains de football.
  • 4 500 milliards de filtres jetés dans la nature.

Le protoxyde d’azote, un gaz pas hilarant non plus pour l’environnement

  • Le caoutchouc ou le latex des ballons se dégradent très lentement dans la nature.
  • C’est un très puissant gaz à effet de serre qui participe au réchauffement climatique en restant jusqu’à 120 ans dans l’atmosphère.
  • Les cartouches retrouvées en quantité en ville ou dans la nature sont une source de pollution importante.

 

Cocaïne, héroïne, drogues de synthèse

Des drogues qui détruisent et modifient durablement les écosystèmes :

  • La production d’1 kilo de MDMA provoquerait 6 à 10 kilos de déchets toxiques.
  • La culture de la coca serait la cause de 43 à 58% de la déforestation dans deux régions en Colombie.

 

  • La production d’héroïne et de cocaïne nécessite l’utilisation de substances chimiques comme l’acide sulfurique, l’essence ou le kérosène… rejetées ensuite sans précaution dans la nature.
  • La cocaïne produite en Amérique du Sud peut parcourir jusqu’à 10 000 km par voie maritime pour arriver en Europe.

Focus sur… les programmes de développement alternatif

Encourager et soutenir des programmes de développement alternatif dans les pays producteurs contribue à une meilleure gestion des ressources naturelles. C’est pourquoi la MILDECA, en partenariat avec l’ONUDC et le producteur français de café équitable Malongo, soutient deux projets de développement alternatif en Bolivie et en Colombie visant :

  • à diminuer les surfaces destinées à la culture de la feuille de coca au profit d’une culture durable de café de qualité ;
  • à garantir aux producteurs un revenu stable et un accès aux marchés européens, permettant ainsi une politique de long terme globale, équilibrée et durable.

Ce type de projet permet aussi de reboiser les zones concernées et d’éviter le déversement des produits toxiques utilisées pour produire la cocaïne dans la nature. Un cercle vertueux pour la planète.

Le cannabis, une drogue tout sauf bio et écolo

Certains le pense bio et écolo mais le cannabis est responsable de l’épuisement et de la pollution des ressources, qu’il soit cultivé en intérieur ou en extérieur :

  • Aux Pays-Bas, la culture en intérieur nécessiterait 1 milliard de kWh d’électricité par an soit autant que la consommation des ménages de la ville de Rotterdam (650 000 habitants).
  • La monoculture illégale et intensive du cannabis et de variétés à haut rendement et les techniques d’irrigation contribuent à des pénuries d’eau et des pertes de diversité biologiques.
  • La culture intensive du cannabis dans le Rif a fait de cette région la plus grosse consommatrice d’engrais et de pesticides du Maroc.

Aller plus loin...