Les intoxications au protoxyde d’azote continuent d’augmenter

Publié le 22/04/2025

Bouteilles de protoxyde d'azote dans la nature

Dans un communiqué de presse du 16 avril 2025, l’ANSES rapporte que depuis 2020, les signalements d’intoxications liées à l’usage détourné du protoxyde d’azote, ou « proto », augmentent de manière continue.

Ce gaz, connu pour ses effets « hilarants », peut entraîner une dépendance et des complications graves, parfois irréversibles, sur le système nerveux et cardiovasculaire en cas de consommation répétée ou en grande quantité. Malgré l’interdiction de vente aux mineurs en 2021, les signalements dans les centre d’addicto-vigilance (CEIP-A) et antipoison (CAP-TV) ne cessent d’augmenter. En 2023, pour la première fois, des cas de nouveau-nés présentant des troubles neurologiques à la naissance dans un contexte d’usage détourné et répété du protoxyde d’azote par la maman pendant la grossesse ont été signalés.

En 2023, 472 signalements ont été enregistrés par les CEIP-A, soit 30 % de plus qu’en 2022, et les CAP-TV ont reçu 305 signalements, soit 20 % de plus qu’en 2022. Ces chiffres confirment l’augmentation du nombre de cas déclarés de complications associées au protoxyde d’azote observés ces dernières années.

Les signalements montrent également une augmentation des cas liés à un usage répété et prolongé (plus d’un an) du protoxyde d’azote. Parmi ces signalements d'abus, d'usage détourné et de dépendance, 92 % font état d’une consommation de doses élevées et de l’utilisation de bonbonnes de grand volume, avec 50 % relatant une consommation quotidienne.

En 2023, pour la première fois, ces centres ont reçu les signalements pour deux nouveau-nés présentant des troubles neurologiques à la naissance dans un contexte d’usage détourné et répété du protoxyde d’azote par la maman pendant la grossesse. Les femmes enceintes et en âge de procréer doivent être particulièrement alertées sur les risques potentiellement graves pour l’enfant à naître d’une exposition importante au protoxyde d’azote pendant la grossesse.

Les risques pour la santé

Lorsque la consommation de protoxyde d’azote est répétée et à intervalles rapprochés et/ou à fortes doses, elle peut entraîner des complications graves : troubles de l’usage (perte de contrôle de la consommation), complications neurologiques (engourdissements, faiblesses musculaires, troubles urinaires), problèmes cardiovasculaires (thromboses, embolies pulmonaires), et symptômes psychiatriques (hallucinations, troubles de l’humeur). Le protoxyde d’azote modifie les sensations et diminue les réflexes, augmentant le risque d’accidents graves, voire mortels.