Drogues, quels impacts pour la planète ?

Publié le 05/06/2024

A l’occasion du 5 juin, journée mondiale de l’environnement, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) informe des conséquences sur l’environnement des drogues. Production ou fabrication, transformation, transport, consommation… autant d’étapes qui ont un impact désastreux et souvent irrémédiable sur l’environnement.

Empreinte carbone, déforestation ou encore consommation d’énergie ou d’eau et gestion des déchets... l’impact des drogues sur l’environnement est encore méconnu mais pourtant considérable. La MILDECA s’est saisie de ce sujet en 2021, en impulsant une recherche de l’ONUDC sur ces phénomènes. Informer les usagers peut contribuer à une prise de conscience.

Si la pollution liée aux jets de mégots dans la nature est désormais mieux connue, les drogues illicites dans leur ensemble sont une source de pollution importante. Qu’elles soient produites à l’autre bout de la planète comme la cocaïne ou plus près de chez nous, comme les drogues de synthèse, il ne faut pas sous-estimer « l’effet papillon » de leur fabrication : 1 joint, 1 cigarette, 1 pilule de MDMA ou un rail de cocaïne consommé chez soi, est la résultante de procédés dévastateurs pour la planète.

Le cannabis, drogue illicite la plus consommée en France mais pas la moins polluante

Que sa culture soit in door ou en extérieur, le cannabis participe à épuiser les ressources et polluer l’environnement.

En intérieur :

  • 1 kg de fleurs de cannabis séchées produites in door génère entre 2 300 et 5 200 kg de CO2.

En extérieur :

  • La monoculture illégale et intensive du cannabis et de variétés à haut rendement contribue à des pénuries d’eau et des pertes de diversité biologiques et nécessite une utilisation très importante de pesticides et engrais. 

MDMA/Ecstasy, une pilule petite par la taille mais ayant de gros impacts sur la planète

  • Les drogues de synthèse, (amphétamines, métamphétamines, MDMA) sont souvent fabriquées dans des endroits isolés, donnant lieu au déversement ou au rejet de déchets dans les forêts et les rivières ou directement dans les réseaux d’égouts.
  • La production d’1 kilo de MDMA provoquerait 6 à 10 kilos de déchets.

Cocaïne, chaque gramme consommé abime la planète

La cocaïne est une importante source de dégradation des écosystèmes. Déforestation pour cultiver le cocaïer, usage de produits chimiques pour extraire le principe actif de la plante et pour la transformation en cocaïne et enfin, transport vers l’Europe. Toute la chaine est source de pollution :

  • La culture de la coca serait la cause de 43 à 58% de la déforestation dans deux régions en Colombie.
  • La production de cocaïne (et aussi d’héroïne) nécessite l’utilisation de substances chimiques comme l’acide sulfurique, l’essence ou le kérosène… rejetés ensuite sans précaution dans la nature. 
  • La cocaïne produite en Amérique du Sud peut parcourir jusqu’à 10 000 km par voie maritime pour arriver en Europe.

Le protoxyde d’azote, un gaz pas hilarant pour l’environnement

  • Le caoutchouc ou le latex des ballons se dégradent très lentement dans la nature.
  • Les cartouches retrouvées en quantité en ville ou dans la nature sont une source de pollution importante. 
     
Infographie tabac et environnement

Et ailleurs ?

La France est très engagée sur le thème de l'impact environnemental des drogues depuis quelques années déjà. Les nombreux événements organisés sur ce thème à l'occasion de la Commission des stupéfiants de mars 2024 témoignent de l’intérêt croissant pour ces enjeux. Enfin, en février dernier la dixième session de la Conférence des Parties (COP) a, entre autres, adopté des décisions historiques pour protéger l’environnement contre les effets néfastes du tabac.